Projet de recherche "Résolution-Métis"
Ce que nous faisons, en quelques questions
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La recherche des origines
1. Comment introduire une demande ?
Vous trouverez les étapes de la procédure sur la page Introduire une demande.
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Un formulaire de demande est disponible.
Ce formulaire nous permet d'optimiser le processus de collecte des informations. Tous les champs ne doivent pas être remplis obligatoirement. En collectant un large éventail de données, nous optimisons les chances d'identifier des dossiers d'archives pertinents. Vous pouvez remplir ce formulaire et nous le renvoyer ou prendre contact avec nous pour le remplir en salle de lecture.
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En revanche, il est important de nous autoriser à effectuer les recherches, à conserver vos données et à vous recontacter si nous trouvons des résultats concernant votre demande. C'est pourquoi nous vous demandons, systématiquement, de remplir et signer l'autorisation de recherche.
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N'hésitez pas à prendre contact avec l’équipe du projet à l’adresse email suivante : metis@arch.be.
Dans un premier temps, vous recevez un accusé de réception. Dès que nous identifions des documents pertinents, nous vous recontactons par mail.
La recherche des origines est un travail de longue haleine. Elle nécessite des recherches complexes et parfois longues. Il est possible que nous ne trouvions pas d'informations vous concernant dans un premier temps. Toutes les demandes de recherche adressées au projet restent ouvertes - sauf demande expresse de clôture du dossier. Cela signifie qu'il est possible que des archives soient identifiées dans un deuxième temps. Nous effectuons régulièrement des vérifications pour les demandes en cours. Si nous identifions de nouvelles sources, nous reprenons contact.
2. Qui peut introduire une demande ?
Les personnes métisses né.e.s durant la colonisation ou au début des indépendances, déplacé.e.s vers la Belgique ou resté.e.s en Afrique centrale après les indépendances, leurs descendant.e.s ou leur famille, peuvent introduire une demande auprès de l'équipe.
Les fonds d'archives principaux concernés par le projet de recherche "Résolution-Métis" contiennent majoritairement des documents datant de l'époque coloniale, produits par des administrations en Belgique et en Afrique, des organisations privées (associations), ainsi que des archives relatives à l'activité des missions religieuses.
Ce contexte documentaire n'exclut pas les recherches portant sur des personnes nées après les indépendances mais en restreint les possibilités. Lorsque nous ne sommes pas en mesure de répondre à une demande, nous proposons des pistes de recherche complémentaires et réorientons, le cas échéant et avec votre accord, la demande vers d'autres organismes.
3. Qu’est-ce que nous vous communiquons ?
L’équipe du projet s’engage à communiquer aux métis et à leurs ayants droit qui ont déposé une demande de recherche des origines les références des dossiers qui les concernent, s'ils existent, de même que leur lieu de conservation.
Nous préparons les dossiers pertinents pour une consultation en salle de lecture, ou, si cela n'est pas possible, nous effectuons des copies numériques transmises par mail.
Les archives que nous identifions peuvent être des dossiers individuels de personnes métisses (constitués par des commissions de tutelle, des administrations locales ou des associations), des dossiers du personnel de l'administration coloniale ou de colons pour les parents, ou des dossiers dits "contextuels", dans lesquels apparaissent des informations pertinentes pour la recherche (rapports sur les écoles, les missions, correspondances, etc.).
Les personnes métisses n'avaient pas de statut distinct défini par le droit à l'époque coloniale. Il n'existe pas de fonds documentaire qui centralise l'ensemble des informations les concernant sur l'ensemble de la période coloniale et pour les trois territoires. De même, chaque personne ne dispose pas d'un dossier individuel. Ainsi, lorsque nous ne pouvons pas identifier de dossier, cela peut être dû au fait que ce dossier n'a pas été produit à l'époque, a été détérioré ou perdu ensuite ou n'a pas été identifié à ce jour.
Pour davantage de précisions, nous vous invitons à lire le "jalon de recherche" qui répertorie les différentes collections identifiées à ce jour, les adresses des institutions qui les conservent, etc. Ce guide pratique est téléchargeable sur la page "Documentation" du site.
4. À quelles informations pouvez-vous accéder ?
Vous pouvez accéder, moyennant la signature d'une déclaration de recherche, notamment, aux:
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Dossiers individuels vous concernant
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Dossiers individuels de personnes tierces décédées
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Toute archive de plus de 30 ans librement communicable
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Dossiers individuels de personnes tierces vivantes non librement communicables en raison de restrictions légales liées par exemple à la protection de la vie privée et des données à caractère personnel, lorsqu'il s'agit de consultations de données "en vue de la recomposition des familles à la suite des séparations contraintes" (voir la loi de 2023 et l'explication du projet).
Dans les autres cas, une autorisation écrite des personnes dont vous souhaitez consulter le dossier sera nécessaire.
La consultation des dossiers d'archives contenant des données à caractère personnel est régie par la loi du 30 juillet 2018 qui implémente en droit belge le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen.
5. Confidentialité: que faisons-nous des informations que vous nous communiquez ?
Dans le cadre des recherches des origines, nous sommes tenus de respecter la législation sur la vie privée et sur le traitement des données à caractère personnel.
Les informations que vous nous communiquez dans le cadre du formulaire de recherche et des mails que vous nous adressez sont traitées en toute confidentialité. Ces informations sont utilisées afin d'alimenter les recherches et consignées dans un registre des demandes à usage interne de l'équipe au sein des Archives de l'Etat.
Dans le cadre de certaines recherches, des documents personnels (photographies, correspondances) nous sont confiés afin d'intégrer le corpus d'archives servant à la recherche scientifique en cours ou des personnes souhaitent déposer un témoignage oral. Dans ce cas, un accord explicite pour que ces données soient utilisées dans le cadre de cette recherche est conclu.
6. Pouvez-vous disposer d'un accompagnement dans vos démarches
La consultation de documents concernant votre passé est une démarche très chargée émotionnellement et potentiellement éprouvante. Notre expertise est de nature scientifique, dans les domaines de l'histoire et de l'archivistique. Nous ne disposons donc ni des compétences ni des moyens nécessaires pour vous accompagner d'un point de vue psychologique dans vos démarches. Toutefois, nous veillons à traiter vos demandes de la manière la plus humaine possible, en accordant une attention particulière à la contextualisation des dossiers d'archives et à l'explication - dans la limite de nos compétences et connaissances - de leur contenu. Vous restez bien entendu libres de choisir de consulter vous-mêmes, sans accompagnement, les dossiers qui vous concernent.
Si vous souhaitez disposer d'un accompagnement psycho-social dans vos démarches de recherche des origines, nous pouvons vous référer à l'Afstammingscentrum du côté de la Flandre. Ce centre accompagne des personnes adoptées (niveau national et international), des enfants de donneurs, mais aussi des métis (dé)placés.
Du côté francophone du pays, un tel service n'existe actuellement pas. Cependant, l'ACC-Direction de l'Adoption possède des compétences en matière d'accompagnement des personnes légalement adoptées dans leur recherche des origines. Ce service peut, pour celles et ceux qui ont été adoptés, offrir un soutien aux métis francophones dans leurs démarches.
Le centre d'adoption Thérèse Wante est également habilité à accompagner les personnes ayant été adoptées par son intermédiaire. Le Service propose un soutien psychologique et un service de recherche des origines. Il est donc possible de s’adresser à eux.
Vous trouverez les coordonnées de ces associations sur notre page Documentation.
7. Sommes-nous compétents en matière administrative et juridique?
Non. L’équipe du projet remplit une mission de nature exclusivement scientifique bien qu’elle ait le souci de prendre en compte l’aspect humain des différentes trajectoires des personnes métisses. Nous ne sommes ni habilités ni compétents pour toutes les questions liées à d’éventuelles obtentions de nationalité, réparations pécuniaires, indemnisations ou compensations.
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La recherche historique
1. Quelles informations collectons-nous ?
Notre objectif est de répertorier l’ensemble des dossiers individuels et généraux qui permettent de retracer les parcours individuels et collectifs des métis issus de la colonisation belge, parmi différents ensembles d’archives. Nous répertorions également des informations relatives aux différents acteurs qui ont joué un rôle dans la mise en œuvre de ces pratiques : missions et congrégations religieuses, œuvres d’adoption, institutions d’accueil et administrations en Belgique et en Afrique, orphelinats, pensionnats, etc.
Les principaux ensembles sur lesquels nous travaillons à l’heure actuelle sont : les "Archives africaines", c'est-à-dire les archives produites par les différents échelons de l'administration coloniale en Belgique et en Afrique centrale, des archives d'associations (telles que l’Association pour la Protection/promotion des Mulâtres), des archives de l'état civil, des archives de congrégations religieuses et d'écoles qui ont encadré des métis. Ces recherches sont conduites à la fois en Europe (Belgique, France, Rome) et en Afrique centrale (Burundi, République démocratique du Congo, Rwanda) dans le cadre de missions de recherche sur le terrain. La recherche collecte également dans le cadre du projet des témoignages oraux de personnes métisses de première, deuxième ou troisième génération et d'autres acteurs de cette histoire.
Si vous souhaitez partager des archives en votre possession ou témoigner, nous vous invitons à nous écrire à l’adresse suivante : metis@arch.be.
Nous vous en remercions très sincèrement et nous garantissons évidemment un traitement professionnel et confidentiel des informations partagées.
2. Qui est concerné par la recherche en cours ?
Par "métis issu de la colonisation" (ou "métis coloniaux", comme se désignent de nombreux membres des associations de métis), nous entendons ici toute personne issue d’une relation entre un géniteur blanc européen et un géniteur noir africain, dans le contexte de la domination coloniale belge en Afrique centrale. Une très grande majorité des métis coloniaux sont en l’occurrence nés d’une relation entre un père européen blanc et une mère africaine noire.
Nous adoptons une approche globale et inclusive dans nos recherches. Nous identifions et répertorions les dossiers relatifs aux métis déplacés vers la Belgique à l'époque des indépendances, mais aussi les archives concernant les métis restés en Afrique, ou ceux qui auraient été déplacés hors d’Afrique avant ou après la période des indépendances. Seule une approche globale et incluant un maximum de sources relatives aux métis issus de la colonisation belge nous permettra de mieux comprendre les cadres de pensées qui sont à l’œuvre derrière les politiques coloniales dont ils ont fait l’objet, en ce compris les déplacements hors d’Afrique.
Nous insistons toutefois sur le fait que certains cas resteront immanquablement moins bien documentés que d’autres. Cela est dû à la diversité des acteurs qui ont été impliqués dans la mise en œuvre des politiques coloniales et dont les archives ne sont pas toutes localisées et accessibles. Dans certains cas, ces archives n'existent tout simplement pas, faute d'avoir été produites ou conservées.
3. Sur quelle période et quels territoires porte la recherche en cours ?
L'étude historique couvre la période coloniale (1885-1962) et les territoires sous domination coloniale belge (actuelles républiques du Congo, du Rwanda et du Burundi). Elle met également en lumière les continuités entre les périodes coloniale et postcoloniale du point de vue des trajectoires de vie des métis et des effets à long terme des politiques coloniales.
La recherche se nourrit d'études existantes sur les enfants nés de relations interraciales dans les autres empires coloniaux, ceci dans une optique d'approche comparée.